Après la reprise de Seico en juillet, le sous-traitant pour l'électronique Cofidur EMS s’ouvre des portes sur de nouveaux marchés : prototypes, petites séries, etc. Et se tient prêt à accueillir de nouveaux clients, d’autant plus une fois les travaux finalisés sur ses trois sites en France.
Annoncée en avril, la reprise a été officialisée début juillet 2024. Le groupe Cofidur EMS a repris un autre sous-traitant de l'électronique, l’entreprise Seico, située à Malville en Loire-Atlantique, près de Nantes. Fondée en 1981, la PME aux 100 salariés réalisait 15,7 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023. Elle porte l'effectif total du groupe lavallois à 500 collaborateurs.
Des ambitions d’ores et déjà dépassées
Alors que le dirigeant Eric Lamboley cherchait à céder son entreprise pour partir en retraite, la direction de Cofidur EMS a su saisir l’opportunité. Lorsque les sept cadres dirigeants avaient repris l’entreprise lavalloise en juillet 2021, ils annonçaient viser une croissance organique soutenue pour atteindre 80 millions de chiffre d’affaires en 2025. "Cela devait aussi passer par de la croissance externe", raconte le président Laurent Dupoiron. "Depuis deux ans, nous nous étions mis en recherche et à l’écoute d’opportunités. Avec Seico, nous dépassons déjà nos objectifs puisque nous devrions réaliser 100 millions d’euros de chiffre d’affaires fin 2024. Nous avions déjà connu une croissance de 30 % l’an dernier. Et nous pensons qu’en intégrant Seico à Cofidur, un plus un devrait faire deux et demi."
Du prototypage aux grands comptes
La pertinence de cette reprise s’exprime dans une complémentarité à tous les étages. "Il y a des avantages certains à être une entreprise très certifiée comme Cofidur et à travailler avec de grands donneurs d’ordre. L’inconvénient, c’est qu’on est moins souple pour certains marchés, poursuit Laurent Dupoiron. Seico à l’inverse peut être très réactive pour réaliser des prototypes, mettre au point des kits d’innovation, pour les start-up par exemple, et produire de petites séries. Cela pourrait nous permettre aussi de ramener quelques clients de Cofidur qui travaillent jusqu’ici avec d’autres entreprises en amont de leurs projets avant de passer commande chez nous. Avec Seico, nous aurons une prestation la plus complète possible, de la conception à l’industrialisation."
Préserver l’agilité de Seico
"C’est aussi pour préserver ce savoir-faire et cette agilité que nous avons assuré aux équipes de Seico que nous n’allions toucher ni aux effectifs, ni au fonctionnement interne", ajoute Gilles Delaunay, DRH de Cofidur EMS. La direction de l’usine est confiée à Hervé Olry, autre dirigeant associé du groupe, directeur amont et des partenariats industriels. La proximité géographique entre le siège du groupe à Laval et l’usine de Malville peut être un avantage pour accompagner les nouvelles équipes et suivre le processus d’intégration de l’entreprise. "L’inconvénient, glisse le président du groupe lavallois, c’est que nous allons chasser à deux sur le même périmètre…"
Trois usines, trois chantiers
Le groupe Cofidur dispose désormais de trois usines : à Laval, près de Nantes, et à Périgueux (Dordogne). Et chacune fait l’objet d’investissements. Avant son rachat, Seico venait de concrétiser un projet industriel. Après l’acquisition de la parcelle voisine de 10 000 m , l’usine a été agrandie de plus de 2000 m . Un investissement de 5 millions d’euros dans les murs et des machines capables de poser 30 000 composants électroniques par heure. Le président de Seico Eric Lamboley justifiait en 2023 : "L’objectif est de répondre à la demande des clients actuels et à venir".
Laval va retrouver l’intégralité de ses surfaces
À l’usine mayennaise de 30 000 m , la démolition de la partie incendiée en mars 2023 vient de se terminer. "Nous devrions lancer les travaux à l’automne pour une durée de six mois. Nous réservons cette partie pour faire du prospect. Dans un bâtiment neuf et climatisé, nous pourrons dire à des clients : voilà ce que nous pouvons adapter pour votre production", explique Gilles Delaunay. Un nouveau client occupe déjà une vingtaine de salariés. La start-up Qiara fait fabriquer à Laval l’ensemble de ses objets connectés (hormis les caméras) dédiés à la sécurité du domicile. Dans le temps, "cela pourrait faire du volume", voit Gilles Delaunay.
Le site de Périgueux dans une perspective de croissance
Le site périgourdin produit quant à lui principalement pour les marchés militaires et de l’aéronautique. Il devrait ainsi profiter d’une conjoncture favorable dans les années à venir. "Airbus a annoncé une augmentation de ses commandes de plus de 50 % sur les dix prochaines années", note Laurent Dupoiron. Le fabricant de rang 2 compte profiter de cet appel d’air.
L’usine fait d’ailleurs l’objet d’un chantier pour agrandir la surface de production de 1 000 m . "Nous avons deux bâtiments qui ont plus de cinquante ans et qui sont des passoires thermiques. Et entre ces deux bâtiments, il n’y a rien, un patio, ce qui n’est pas très industriel en soi " présente Laurent Dupoiron. Ce nouveau bâti reliera les deux ailes du bâtiment en U pour disposer au final de 8 000 m . "Nous allons ainsi optimiser les flux. Nous en profitons pour refaire l’extérieur et l’isolation et de nouveaux locaux sociaux, complète Gilles Delaunay. C’est un chantier qui durera probablement dix-huit mois." L’enveloppe globale est chiffrée à 3 millions d’euros. Trente emplois pourraient être créés à partir de 2026.
Source : Le Journal des Entreprises